Aérer ne suffit pas

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18/05/2025
3 minutes
Conscience Législation, Certification Well,

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Pourquoi il est urgent de repenser la qualité de l’air dans les crèches et les écoles.

Le 5 mai, le journal télévisé de VTM diffusait un reportage sur la qualité de l’air dans les crèches flamandes. Un conseil y revenait régulièrement, aussi valable pour les écoles : il faut aérer. C’est vrai, aérer permet de réduire les niveaux de CO₂, un indicateur clé pour prévenir la fatigue et les troubles de concentration. Mais chez Insightair, nous pensons qu’il faut aller plus loin. Non pas que le CO₂ ne soit pas important – il reste un bon indicateur du renouvellement de l’air – mais cette vision est bien trop simpliste face à une problématique beaucoup plus complexe.


Étude de cas : qualité de l’air dans les écoles anversoises

Insightair mène un projet de longue haleine dans une trentaine d’écoles à Anvers, où la qualité de l’air est suivie chaque année. Ces écoles sont équipées de plusieurs capteurs installés à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments. Ceux-ci mesurent en continu une dizaine de paramètres, dont le CO₂, mais aussi des polluants liés à la circulation routière, comme le NO₂ et les particules fines.

Lorsque les écoles ventilent régulièrement en ouvrant fenêtres et portes, les niveaux de CO₂ restent généralement bien maîtrisés. Mais simultanément nous observons des piques de concentrations trop élevées de NO₂ et de particules fines, surtout pendant les heures de pointe. Or, ces substances sont nettement plus nocives que le CO₂.


Les dangers du NO₂ et des particules fines

Là où des niveaux élevés de CO₂ provoquent fatigue, maux de tête ou somnolence, le NO₂ et les particules fines ont des effets bien plus graves et durables. Le dioxyde d’azote augmente les risques d’infections respiratoires, d’asthme, de maladies pulmonaires chroniques, voire de cancer. Les particules fines – en particulier les PM2.5 – pénètrent profondément dans les poumons et peuvent même atteindre la circulation sanguine, avec des conséquences sur le cœur, le cerveau et le système immunitaire en développement.


Mesurez avant d’aérer

Dans de nombreuses crèches et écoles, investir dans un système de ventilation performant n’est pas toujours possible. C’est pourquoi nous recommandons d’installer deux capteurs extérieurs : un côté rue, l’autre côté cour de récréation. Vous obtenez ainsi un aperçu localisé de la qualité de l’air extérieur, qui vous permet d’adapter intelligemment vos moments d’aération. Ces données sont bien plus précises que celles fournies par les réseaux comme le VMM (www.vmm.be ou www.irceline.be), qui reposent sur environ 80 stations de mesure réparties en Flandre. En réalité, la qualité de l’air peut varier d’une rue à l’autre. Sans mesure locale, on travaille à l’aveugle.

Les systèmes de ventilation restent évidemment la meilleure solution pour garantir une bonne qualité de l’air intérieur, à condition qu’ils soient bien installés et équipés de filtres adaptés, régulièrement remplacés. Même dans ce cas, un capteur extérieur reste utile pour ajuster le système selon la qualité réelle de l’air ambiant.


Un changement de politique s’impose

Les autorités continuent à recommander de “bien aérer” dans les crèches et les écoles, sans tenir compte de la qualité de l’air extérieur. C’est une vision réductrice. Nous plaidons pour une politique qui mise sur des mesures locales de la pollution extérieure, et nous demandons que des budgets soient alloués non seulement aux systèmes de ventilation, mais aussi aux capteurs. Car sans savoir ce que l’on laisse entrer, aérer reste un pari risqué. Et c’est un risque que nous ne pouvons pas faire courir à nos enfants.


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